Dans le cadre de la journée internationale des droits de la femme qui a lieu le 8 mars, nous avons interrogé trois Charnaysiennes, trois générations qui témoignent de leur parcours et nous livrent leur point de vue.
Inès, 18 ans, étudiante
Avez-vous déjà eu le sentiment d’assister ou de vivre des inégalités homme/femme ?
Dans mon quotidien, j’ai eu la chance d’être assez préservée jusqu’à présent. Mais je sais que des femmes de mon entourage en ont connu.
À quel problème les femmes de votre âge sont-elles confrontées ?
Douter de soi. Je trouve qu’il y a un vrai écart de confiance en soi entre les hommes et les femmes. Dès le plus jeune âge, les filles osent moins se mettre en avant, nous avons du mal à croire en nos capacités. Ce n’est pas le cas des garçons qui sont plus souvent poussés à aller à la conquête de tout ce qui les entoure.
Selon vous, quelle action pourrait être mise en place pour agir en faveur de la parité ?
A mon avis il faut commencer par montrer dès le plus jeune âge qu’une femme est l’égale de l’homme. On pourrait par exemple donner plus de visibilité aux “femmes remarquables”, car elles ont réalisées de grandes choses ne l’oublions pas ! Pourquoi ne pas imaginer par exemple mettre plus de noms de femmes dans les rues ou les espaces publics ?
Un message à transmettre ?
Toujours rester persévérante. Même si les droits des femmes ont connu beaucoup de changements ces dernières années, il y a encore un long chemin à parcourir. Alors ayez confiance en vous, vous pouvez atteindre vos objectifs !
Isabelle, 51 ans, dans la vie active
Avez-vous déjà eu le sentiment d’assister ou de vivre des inégalités homme/femme ?
Enfant, je rêvais de faire du football mais il n’existait aucune équipe féminine. La plupart des sports collectifs étaient proposés aux hommes uniquement, les femmes connaissent de fortes inégalités dans ce domaine. Une vraie frustration.
À quel problème les femmes de votre âge sont-elles confrontées ?
Le manque d’écoute. De mon point de vue, la parole des femmes a encore trop peu de poids dans notre société. Les femmes restent moins entendues que les hommes.
Selon vous, quelle action pourrait être mise en place pour agir en faveur de la parité ?
Accompagner les acteurs de la vie associative et sportive pour s’assurer de la mixité des offres. On remarque aujourd’hui que les offres ne sont pas toujours mixtes. Il faudrait apporter un soutien aux acteurs concernés pour adapter de façon égale l’ensemble des activités.
Un message à transmettre ?
Faîtes ce que vous avez envie de faire, ne laissez pas les autres guider vos choix. Donnez-vous les moyens de le faire, même si cela ne semble pas toujours facile.
Marie-Louise, 85 ans, retraitée
Avez-vous connu des inégalités homme/femme dans votre vie ?
J’ai été mariée et divorcée très jeune, j’ai élevée seule mes deux enfants. J’ai le sentiment de n’avoir jamais pu partager les rôles puisqu’à mon époque c’est la femme qui devait élever ses enfants, les rôles étaient moins partagés qu’aujourd’hui.
À quel problème les femmes de votre âge ont-elles été confrontées ?
L’indépendance financière. J’ai du travailler très tôt pour gagner ma vie mais c’était peu courant pour une jeune femme de mon époque.
Selon vous, quelle action pourrait être mise en place pour agir en faveur de la parité ?
Poursuivre le développement des services pour aider les femmes seules et en situation de précarité. Ces aides se sont déjà beaucoup développées depuis mon époque mais je pense qu’on peut faire plus encore.
Un message à transmettre ?
Les filles, parlez-vous et entraidez-vous ! J’ai connu dans ma vie une solidarité féminine sans faille auprès de mes amies, et pouvoir compter sur les autres est important pour les femmes. La communication et la solidarité entre femmes est forte, ne perdez pas cela.